Asma prie Dingir, Grand-Père-Tonnerre. Elle vénère Gula, Terre-Mère-Humide. Et rejette Derketo. Asma exècre tout ce qui pourrait lui rappeler l'eau dans laquelle elle a abandonné son innocence. Son domaine, c'est la terre. Son animal, l'ours. Pour autant, une singulière et morbide fascination la relie aux profondeurs du lac qui borde la capitale.

Elle demeure un esprit révolté qui refuse toute forme d'autorité. Une provocatrice explosive, une intrigante magnétique, cherchant le défi plutôt que l'entente et qui dit plus volontiers "non" que "oui". Asma s'ennuie, en fait. Profondément. Alors elle cherche à s'amuser, quand bien même cela la détruit, quand bien même cela détruit les autres. Aujourd'hui, on la traite de folle et on l'évite.

Pour autant, elle n'est pas bien méchante. Elle est même noble et porte un certain intérêt à l'honneur, à la fidélité et au devoir. On ne pouvait pas faire plus Kigallu et elle donnerait tout à un adversaire valeureux, nourriture, repos, confort, son corps, son âme - elle tout entière. Que cela soit une femme, un homme, autre chose...Peu importe en vérité. Elle n'a cependant connu que l'amour hétérosexuelle et reste très exclusive.
Tous ses proches étant des hommes masculins, il lui arrive d'avoir des manières qui ressemblent aux leurs. Pour autant, aucune ambiguïté ne saurait confondre son véritable genre.

C'est une femme singulière, une flamme chaleureuse qui, si on ne sait l'apaiser, brûle et consume quiconque tel, un brasier.

Évolutions (08/05/19)

Ses efforts ont fini par payer, elle a trouvé protection et amour, ces deux choses dont elle manquait incontestablement pour grandir et pour lesquelles elle se sacrifiait sans cesse. Ça n’a pas été sans peine, ni de tout repos, mais ils sont là, tout deux, ils sont ses murs porteurs et ne sont pas près de l’abandonner de si tôt, au grand contraire.  

Elle a compris que Aimée-du-Sang avait peu de points communs avec celle qu’elle est tout-au-fond et qu’elle aspire à devenir. Aimée-du-Sang, comme son honorifique, est une carapace qui la ferme aux autres, mais elle existe pour la protéger et elle la remercie de continuer à le faire quand cela s’avère nécessaire. Aimée-du-Sang joue de de sa férocité, de son apparente dangerosité, des airs sauvages qu’elle se donne parfois pour repousser, intriguer ou attirer, mais ce qu’Asma désire véritablement est l’acceptation pleine et entière de sa personnalité. Elle demeure obsédée par sa place qu’elle n’a pas encore trouvé au sein du monde, malgré les invitations et les amitiés.

Depuis qu’elle accepte peu à peu sa condition de Souillée, elle sait qu’elle a peur de la violence du monde et qu’elle craint que celle-ci ne la plonge dans des moments de profonde confusion, ce qui arrive parfois malheureusement. Paradoxalement, elle n'apprécie que peu l'ordre et l'autorité, ceci n'a pas changé. Asma s’est assagie pourtant, et parvient tout doucement à se maîtriser mais demeure inconstante, impulsive et très humaine dans ses choix et ses vœux.  



Il s’agit d’une jolie brunette, une de celles qui font chavirer les têtes sans honte, ni embarras. La démarche souple et équilibrée, le regard fier où pointe une étincelle de malice. Sa longue chevelure et les soieries légères, légères, dont elle se couvre flottent à ses pas, au gré du vent. Ils laissent un parfum enivrant dans son sillage et on a envie de les saisir. Un sourire de sa part plisse ses lèvres peintes de carmin et dévoile des crocs immaculés. On aurait pu la croire Arallu, il n’en est rien en vérité.

Kigallu, la belle est kigallu. Sa silhouette ne trompe pas, elle a les épaules larges des lancières, les hanches solides des femmes qui donneront des enfants endurants. Elle n’est ni fine, ni épaisse et d’ailleurs, elle ne craint pas le froid, ni les coups de soleil tant elle est peu couverte. Le blanc et le rouge ont sa préférence : les couleurs de la pureté et celles parmi les plus voyantes. Elle est également couverte de bijoux, de fins anneaux d’or coiffent ses cheveux, décorent son front, cascadent à ses oreilles, s’entrechoquent à ses chevilles. Parfois, ils sont sertis de rubis. Ainsi elle attire la lumière, il devient difficile de l’ignorer. Et elle s’en amuse, la bougresse !

N’est-elle pas ridicule ? Elle l’aurait certainement été si une grimace avait fendu son sourire, froissé sa peau claire. Quoi ? Je devrais aller me rhabiller ?! Mais non : elle rit de tout cela. Elle est le plus souvent souriante sous son voile blanc, parfois même défiante. Venez, approchez ! Montrez moi qui vous êtes, semble-t-elle dire par sa présence. Cependant, on peut la surprendre parfois s’abandonner à la mélancolie. A la faveur de la lune, ses traits s'attristent, ses yeux vairons, l’un bleu, l’autre marron s’emplissent de larmes...Pourquoi joue-t-elle ainsi ?

Nue, on ne peut que remarquer ses cicatrices : trois rangées d'écailles argentées au-dessus du croisement de ses fesses, trois autres sous sa lourde poitrine. On devine alors que chacun de ses doigts sont plus palmés qu'à l'ordinaire. A la lumière, on peut voir des stries sur le haut de son dos, vestiges de coups de fouet, et quelques vieilles blessures ça et là.

Nin-an-gal 168

Son sang est d’encre. C’est arrivé comme ça, d’un coup. Il ne rougit plus sa peau. Asma est peu à peu devenue aussi pâle qu’un cadavre. Certains de ses crocs ont grandi, ils se sont affinés, aussi affutés que des dents de requin et lui ont permis d’intimider de nombreux adversaires par morsure. La Souillure avance et se répand, inexorable, comme lors du choc de l’enfermement, lorsque sa main droite s’est tout-à-coup couverte d’écailles, quand la peau entre ses doigts a grandi et s’est changée en membranes fines et argentées, que ses ongles sont devenus des griffes noires et pointues.

Ezen-an-gal 168

Défaite d’une bonne partie de ses bijoux, Asma affronte ses peurs. Embarquée selon son idée sur le navire du capitaine pirate Yorik, elle décide de plonger dans les eaux d’Irsmun. Pour l’en sortir, ses bras se couvrent d’écailles, celles qui se cachaient sous sa poitrine se multiplient en grand nombre jusqu’au creu de son nombril. Elle gagne en vitesse de nage grâce aux nageoires à ses hanches, aussi légères que des voiles de soie, et en intimidation car les longues aiguilles blanches et brunes à ses chevilles sont venimeuses et peut-être même mortelles. Depuis, elle les range docilement contre sa peau grâce à des rubans blancs ou rouges. C’est cette dernière couleur qu’elle porte le plus à présent, tandis qu’elle dissimule ses mutations derrière les pans de son manteau de voyage.

Su-mun-gal 169

La Souillure, toujours, lui perce les avant-bras en de nombreuses, longues et fines épines alors qu’elle est encerclée par les immondices assaillant Shurug...




Dernière d’une fratrie de trois, Asma naquit de l’union d’une courtisane du Clan du Vent et d’un guerrier du Clan du Soleil. On raconte que le coeur des plus impétueux d’Amar les-Yeux-noirs fondit lorsqu’il vit pour la première fois Saadia Splendeur-du-Lys, cousine de Umbar Marche-sur-le-Verre et qu’il s’assagit quand ils furent enfin mariés. Pour autant chacun de leurs enfants hérita d’une âme révoltée et d’un fort caractère.

Ashkan était le portrait craché de son géniteur, si bien qu’on lui donna pour honorifique “Fils-du-Père”. Il était âgé de dix ans de plus qu’Asma et elle ne le connut que peu. Au contraire de son frère Marwan qu’elle suivait partout. On les prit plusieurs fois pour des jumeaux. Haut-officier de la garde des prêtres de Dingir, Amar s’occupa peu de ses enfants, laissant leur éducation aux soins des esclaves. Heureusement, il était un maître juste et généreux avec les siens, tant et si bien que chacun de ses trois enfants grandit choyé de la maisonnée sous le regard bienveillant quoique peu fiable de Saadia. Affaiblie par ses trois grossesses, Splendeur-du-Lys s’éteignit sans que l’on en comprenne la raison, tout proche de la Nuit Voilée de son premier fils.

Dès lors les yeux noirs d’Amar devinrent plus distants encore et ce fut Ashkan qui prit la relève de ses deux parents. Maladroit, distrait, renfermé, il ne put contenir les ardeurs de Marwan et d’Asma respectivement âgés de sept et cinq années. Ces garnements glissaient trop aisément entre les doigts des esclaves souvent bien trop limités dans leurs champs d’action pour les punir convenablement.

Ainsi, Asma fut bientôt confiée au temple de Gula Mère-Terre-Humide pour en faire une oursonne selon ses propres volontés quoique influencée par le regard de son père et de son frère le plus âgé. Ainsi celui-ci put se marier sereinement tandis que Marwan s’assagit considérablement sans la compagnie de sa soeur. Lorsqu’elle revint à ses douze ans, ce fut pire !

Elle avait toujours réponse à tout, criait après la présence de son père, n’était jamais satisfaite de rien. Elle cherchait à tourner en bourrique quiconque l’approchait et il devint bien dur de chérir une telle sauvageonne. Elle se chamaillait même avec son plus jeune frère et il n’était pas rare de les voir tout deux en sang et Ashkan de la corriger plus violemment et sévèrement qu’il ne l’aurait voulu. Seuls les rares visites de son père et ses longues heures d’entraînement dans le sable de Oonaï parvenaient à apaiser ses tempêtes. Au moins avait-elle appris à lire et à écrire…

Peu avant les quatorze ans d’Asma, Ashkan eut sa première fille et se désolidarisa tout-à-fait de l’éducation de son frère et de sa soeur. Marwan était un adulte à présent. Il avait reçu l’honorifique “Court-le-Vent” sans rechigner à ses quinze ans et passait maintenant le plus clair de son temps à étudier la culture Tunguz. Ainsi, Asma débuta de ressentir une immense et dévorante solitude.

Elle ne dut son salut qu’aux combats qu’elle disputait avec Nader fils de Turan. Des affrontements de plus en plus violents, qui impliquèrent de plus en plus de monde. Elle fut connue et punie pour cela de nombreuses fois sans que son père daigne intervenir directement toutefois. Lorsque c’en fut trop, il s’invita tout à coup chez lui, battit sa fille et la contraignit à jeûner un couple de jours dans ses appartements et sous bonne garde. C’était mal la connaître. Asma refusa catégoriquement sa première Nuit Voilée, la seconde aussi, la troisième également. Pour couper court à la pression sociale, elle décida sur un coup de tête de se donner à Derketo et fut prise aux mots.

De cette affreuse et triste période, elle n’en retint que des bribes trop fragmentées et effrayantes pour y comprendre quelque chose. Sa survie fut un miracle, son enfant un monstre. On l’attrapa à plusieurs reprises in extremis, le regard éteint, l’air hagard, chercher à se noyer dans les eaux chaudes du lac de la capitale. Durant des mois et des mois, elle ne s’adressa à ses proches qu’en murmurs brefs et hachés thuggons. Jusqu’à ce qu’enfin la famille se réunisse... autour de la dépouille de Ashkar, Fils-du-Père. Bien qu’elle ne fut qu’une illusion, la vision de sa mère en pleurs la réveilla.

Asma reprit donc le cour de sa vie à l’aube de ses dix-sept ans. Lors d’un dernier duel avant sa véritable Nuit Voilée, tendu, violent, sanglant, elle perdit finalement contre Nader à la lance. D’autres de sa bande l’avaient défiée. Ils l’avaient challengée sans relâche des semaines avant son sacrifice. Finalement, arracher une victoire à Asma était devenu un but à atteindre. Ils s’étaient défiés avec Nader, l’un comme l’autre et elle en était toujours sortie invaincue. Elle avait pourtant vécu, grandi, mûri, évolué à travers le regard de son adversaire et l’attention qu’il lui portait tant de choses qui l’avaient faite vibrer comme aucun autre…

“Asma, je viens réclamer mon dû.” avait-il sobrement déclaré.
Sa danse n’était pas parfaite, mais elle ne se refusa pas à lui.
Il partit pour toujours ensuite, la laissant là, seule, comme les autres de sa famille et son père et son frère, Court-le-Vent dont on disait qu’il n’avait supporté ni la déchéance de Asma, ni la mort de Ashkar, ni l’abandon de leur père. Il avait suivi les fiers nomades sans aucun regret.

Asma finit par comprendre qu’elle n’avait été pour Nader qu’une étape, un moyen de prouver à ceux qui le suivait sa supériorité. L’on raconta que son passage à l’âge adulte s’était fait dans le sang plus que dans la danse, ainsi le prêtre de Derketo l’avait nommée “Aimée-du-Sang”. Ses blessures guéries et poussée par la solitude, elle voulut se sociabiliser. Elle charma bon nombre d’hommes en s’intéressant à eux. Pourtant, bien peu trouvèrent le courage de porter une arme sur elle et parmi eux, personne ne sut la défaire.

Elle ne renonçait pas à prendre les armes contre ses prétendants pour autant. Elle était folle, ça se savait et elle s’en amusait. Terriblement isolée malgré son héritage, Asma chercha les traits de Nader chez quiconque pendant deux ans. Aujourd’hui, elle a vingt ans et espère enfin l’oublier.

Un an est passé...

Nader est bel et bien oublié, au point de ne plus avoir de prise dans son esprit. À présent, Asma en pince pour Chono-Uulan, un homme veillant sur le quartier pauvre, qu’elle suivait depuis un bon moment déjà et affrontait de manière régulière et sans qu’il ait quelque chose à en dire. Leur histoire a réellement commencé lorsqu’ils se sont livrés à un duel dont l’enjeu étaient des questions personnelles, après quoi ils se sont intéressés l’un à l’autre et ont fini dans le même lit. Ils n’ont pas encore révélé leurs sentiments au grand jour.

Malheureusement, Aimée-du-Sang s’éloigne bien vite de cet idylle en attaquant Murmure-à-l’Océan sur le curieux rivage d’Irsmun alors que celle-ci venait de sacrifier une jeune fille à Derketo. Bien que l’on dit qu’elle ait voulu tuer la Haute Prêtresse, cette offensive était surtout un coup de sang et une intimidation visant à mettre un terme aux sacrifices du culte. Ainsi, Aimée-du-Sang est arrêtée, enfermée et torturée par les serviteurs du culte de Derketo mais sans l’aval de leur Haute.

Asma y retrouve Ehyenah Sourire-Amer, son oncle alors garde du culte, qui l’encourage à quitter Shurug pour voyager, ce qu’elle fait alors qu’elle est absoute par Murmure-à-L’Océan. Il abandonne ses responsabilité pour l’accompagner. Et tandis que leur demeure est détruite et pillée, ils croisent les pirates du Fléau de l’Océan. Celui-ci les accueille sur son navire le temps qu’ils rejoignent Koroba et les sauve d’une poursuite meurtrière…

À bord du vaisseau et accompagnée par l’équipage souillé, Asma plonge et mute brusquement. Il s’en suit une discussion avec le capitaine au cœur de la nuit qui ne répond pas à ses questions mais lui confie un nouveau but : aider les Souillés qu’elle croisera sur sa route.



Personnage sur l'avatar : Personnage d'un jeu chinois dont je ne connais pas le nom mais principalement illustré par Ibuki Satsuki.
Comment avez-vous découvert le forum ? Facebook sur le mur de Amra.
Un petit mot doux ? Je vous aime et je finirai cette fiche ! *héros*

Bienvenue officiel !
Hâte de voir ce que ta fiche va donner ! ^^

Un bienvenue plus officiel aussi, j'ai hâte de voir qui est réellement la belle Asma ! <3

Je fais un petit tour pour voir comment tu avances. N’hésite pas si tu bloques sur quelque chose parce que je n'ai pas vu d’évolution en une dizaine de jours et que je devrais sous peu archiver ta fiche. :/

Coucou !
Désolée de mettre autant de temps. >_<
Les notes et le physique sont prévus pour vendredi dans l'après-midi et le début de l'histoire pour samedi et la fin de la fiche (avec le caractère, tout ça) pour dimanche au soir. ^^

Aucun souci, pas de stress ! =) Maintenant que j'ai des nouvelles je suis rassuré, courage avec tout ça et hésite pas si jamais tu as besoin d'un délai supplémentaire, tu as tout le temps maintenant que je suis prévenu.^^

NB : Tu y es parvenue ! Et en plus comme toujours tu as une belle plume et tes idées me plaisent grave.

Mise à jour

• Asma gagne un an, youpi !
  
• Asma voit son caractère légèrement modifié. Sa psychologie s'affirme même si elle reste pleine de doutes et vraiment impulsive. o/
  
• Asma a muté tout en détail et c'est maintenant relaté dans sa fiche dans l'encart du physique...
  
• Il s'en est passé des choses alors j'ai aussi édité son histoire.
  

Enjoy ! \o/