Malgré son physique de femme assumée, Amani est quelqu'un de très naïf. Les évidences pour les autres ne l'atteignent même pas et cela lui vaut parfois de belles déconvenues. Marche-sur-l'Eau est candide, souriante et insouciante. Elle est capable de voir le bien en chaque personne, elle ne sait pas où s'arrête le bon et où commence le mal. Ses capacités de tolérance sont inépuisables, accompagnées d'une grande ouverture d'esprit. En gros : c'est une bonne poire.

La jeune inanna n'a jamais eu de problème avec son corps évolué trop rapidement. Ayant été élevée comme une femme destinée à la prêtrise, son dévouement envers Derketo est sans pareil. Fervente croyante des abysses, son esprit brûle d'un intense paradoxe, trouvant sa joie dans ses prières envers la déesse de la mort. Car pour Marche-sur-l'Eau, la mort est une porte qui mène à un autre univers, un autre commencement, une nouvelle aventure. La mort n'est pas une fin en soi. Alors il faut prier intensément pour passer cette étape le plus paisiblement possible.

Elle s'est toujours demandé ce que cela faisait de mourir... Mais une intuition (ou plus simplement sa croyance profonde) lui souffle que Derketo a encore des projets pour elle avant de lui faire passer l'arme à gauche. Amani s'émeut de rien, profite de sa vie "privilégiée" sans se soucier de rien d'autre. Les manipulations ? Les complots ? Ça lui passe carrément au-dessus. Elle n'a pas la moindre notion des jeux de pouvoirs et s'en fiche éperdument.

Marche-sur-l'Eau est aussi quelqu'un de très sanguin. Elle peut passer d'une émotion à l'autre à grand renfort d'exclamation, et ce qu'on peut dire, c'est qu'elle ne prête pas particulièrement attention à ses mots. Pas de réflexion avant de parler, ça sort sans filtre. Et je peux vous dire que sa franchise, bien que louable, lui dresse parfois des obstacles impromptus...

Vous avez vu sa photo ? Ai-je vraiment besoin de dire que Marche-sur-l'Eau est une femme dans toute sa splendeur (pour pas dire une sacrée bonnasse) ? Bah oui. Amani est une belle kigallue.

Mesurant 1m72, sa plastique ferait rêver n'importe quelle inanna complexée pour quelque raison. Toute en muscles fins et en rondeurs appétissantes, le détail de sa plastique absolument inratable reste sa poitrine : on ne voit quasiment que ça quand on la croise, ce qui ne manque pas d'arriver même lorsqu'elle souhaite passer inaperçu... Ce qui veut dire qu'elle n'y réussit jamais, alors elle a simplement cessé de vouloir s'effacer. Ses seins fiers et orgueilleux sont facilement reconnaissables et ne manquent pas d'attiser également les convoitises.

Mais Amani, ce n'est pas qu'une paire de nibards. C'est aussi de longs cheveux bleus teintés d'une mèche rosée sur la frange, c'est aussi de grands yeux bleus et curieux qui ne cessent jamais de vouloir découvrir quelque chose, peu importe laquelle. Son visage est un véritable miroir qui reflète chacune de ses pensées sans aucun fard. On pourrait penser que Marche-sur-l'Eau soit assurée, mais elle peut faire preuve d'une sacrée maladresse pour des choses qu'elle considère sans importance. Ainsi, elle ne fait pas franchement attention à son environnement et peut se mettre à pleurer parce qu'elle a fait tomber un vase sans le vouloir.

Une vie... Artificielle. Peut-être.

Ce n'est pas ainsi que Marche-sur-l'Eau envisage son existence. Pour elle, toute son histoire est basée sur la reconnaissance de ce culte craint de tous : celui de Derketo, notre-mère-des-profondeurs, celle par qui la souillure est arrivée (du moins, c'est une conviction enracinée pour Amani). La jeune inanna se trouvait à Shurug lorsque le premier souillé termina sa course sur les rives de la petite plage bordant le village d'Irsmun.

Élevée dans une famille issue d'une des branches du clan du vent, les parents d'Amani se sont vite aperçus qu'elle ne saurait être une bonne représentante à cause de sa capacité à ne pas retenir ses mots, peu importe qui se trouvait dans la pièce. Fille unique et déjà belle comme le jour, Marche-sur-l'Eau a été choyée et protégée de tout. Ses proches assistèrent cependant à la naissance d'un intérêt certain pour ce nouveau culte fraîchement élevé, un culte basé sur une adoration née d'une crainte incommensurable. La jeune inanna ne parlait plus que de ce phénomène qu'était la souillure, provoquant par là la curiosité des nouveaux prêtres.

Amani ne faisait pas attention aux rumeurs et aux chuchotis des rues de la cité. Elle grandissait, tout comme son obsession pour Derketo, dépeinte comme une créature physique abominablement puissante. Les abysses représentaient un lieu fascinant mais qui resteraient très abstraits tant que sa déesse ne lui intimerait pas l'ordre de s'y rendre. Ce fut donc tout naturel que la jeune inanna fut conduite au temple de notre-mère-des-profondeurs le soir de ses 15 printemps afin d'accomplir le rituel de la nuit voilée.

Un des prêtres lui donna le nom de Marche-sur-l'Eau, en raison de son innocence et de sa légèreté. Le choix d'un des danseurs de Sabaoth ne lui importait pas plus que cela, car Amani n'était pas regardante sur le physique des gens. Elle éprouva cependant une grande douleur au moment de l'accouplement, suivi d'un grand plaisir. Ce qui la conforta dans sa vision que les corps n'étaient que des véhicules, des réceptacles pour les âmes égarées qui se devaient de suivre un dieu ou une déesse.

Derketo l'avait choisie, de cela, Marche-sur-l'Eau en était persuadée. Elle entra ainsi dans les ordres, sans pour autant perdre son caractère nébuleux. Monter les échelons ne l'intéressait pas, elle se contenta de suivre le mouvement, de prêcher la parole de sa déesse sans toutes les fioritures morbides des autres prêtres. Simple et naturelle, la jeune inanna n'en demeurait pas moins des plus bizarres pour les autres, bien qu'elle se fichait complètement de ce qu'ils pouvaient penser d'elle personnellement.

Aujourd'hui, Amani continuait son petit bonhomme de chemin, persuadée qu'un jour, Derketo lui apparaîtrait pour lui ordonner de se rendre à l'océan, de se jeter dans les abysses pour y recevoir l'honneur suprême. La prêtresse ne vivait que pour cet instant où il lui faudrait quitter cette incarnation afin de suivre la prochaine.