Seshat* (se prononce séchate) est une femme de caractère. Habitée par une grande force morale, elle apparaît aisément hautaine, sévère et excessivement fière. On la sait peu accessible, non parce qu’elle refuse de se lier à qui que ce soit mais parce qu’elle place les relations humaines en deçà de sa quête de savoirs. Elle se considère avant tout comme une érudite. Son devoir, selon elle, est de dispenser sagement le savoir et de rechercher la vérité. Elle porte une très grande attention à la notion d’équilibre : entre les dieux, entre les hommes et la nature, entre la vie et la mort. De fait, elle se sent souvent davantage proche des animaux que de ses semblables. La nature possède une clarté que les hommes corrompent par leurs mensonges et leur quête du pouvoir. C’est une créature tolérante, ouverte d’esprit que Seshat mais également, intransigeante envers elle-même. Femme de cœur autant que de raison, sa sensibilité la rend très empathique et naturellement bienveillante envers autrui. Elle se montre pudique sur ses sentiments et exprime ces derniers difficilement. Elle pleure rarement, ce qui lui vaut le surnom de « cœur de pierre ». Cependant, il serait fâcheux de la sous-estimer. Seshat possède une profonde fragilité émotionnelle mais certainement pas psychique. Têtue, redoutablement intelligente et très attachée à sa liberté, il est presque impossible de la faire changer d’avis ou d’essayer de la soudoyer. Seshat n’apprécie pas qu’on la prenne de haut ni qu’on la dénigre en tant que femme, ou en tant que métisse. Dédaigneuse de l’usage des armes et de la violence, elle déteste les manigances politiques absconses. Sa franchise désarmante est redoutée autant qu'acclamée. Bien que peu loquace et d’un naturel solitaire, elle fait démonstration de grands talents d’oratrices et d’une excellente mémoire. Elle n’oublie pas ; ses rancœurs ne s’affaiblissent pas. Elle éprouve beaucoup de peur mais certainement pas à propos des dieux. Elle craint davantage ce que les hommes peuvent faire en tordant la réalité à leur envie et s’est jurée de toujours protéger la connaissance et la vérité.



De par sa mère arallu, Seshat présente beaucoup de caractéristiques physiques qui la distinguent d’une Kigallu standard. Elle ressemble davantage à sa mère qu’à son père. Sa peau arbore le teint cacao velouté, une couleur chaude et recouvre un corps musculeux. Sur cette ossature élancée et hiératique repose une musculature sèche et nerveuse. Elle a le profil d’une chasseresse. De taille moyenne, elle compense son apparent manque de puissance par une grande agilité et une dextérité toute aussi grande. Elle conserve de ses années d’Oursonne une bonne maîtrise de son corps et de ses forces. Dans son visage d’un ovale allongé, aux traits anguleux et ciselés, sont taillés des sourcils en croissant de lune, un nez droit, un menton volontaire, des pommettes hautes et saillantes ainsi que des lèvres pleines. Source de lumière inattendue dans cette figure, des yeux d’un bleu clair comme le cristal reflètent le ciel. Une lourde masse de cheveux noirs comme l’obsidienne coule dans son dos jusqu’à ses reins. Nattés et parfumés, ornés de perles et de bijoux, sa chevelure représente sa fierté. Ses formes féminines ne sont guère mises en valeurs, comparée à ses cheveux. Elle se vêt avec sobriété et confort, quoiqu’avec des couleurs vives et ne dédaigne pas les ornements floraux ou de pierres semi-précieuses, ni les torques d’or. Seshat ne correspond pas aux critères de beauté mais elle possède indéniablement un charme altier. Sur son épiderme courent des arabesques et des entrelacs argentés. Ces tatouages sont un hommage rendu à la culture de sa mère. Sa voix d’alto est posée, douce et ferme : c’est la voix d’une femme assurée et pleine d’espoir.
Avatars :

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Petite généalogie :

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C'était un Lahhum, le troisième jour du treizième mois. Un jour de pluie, un jour d'éclaircies, en l’an 139. Seshat naquit dans le sang et l'allégresse, fruit d'un amour aussi passionné qu'éphémère entre un noble guerrier du Clan de la Lune et une belle Arallu. La fillette ne fut jamais seule, y compris dès sa naissance. Un frère jumeau sortit du ventre de leur mère, quelques minutes avant elle. Jaehu et Seshat étaient des oiseaux inséparables, liés par un amour fusionnel. L'un suivait l'autre dans ses frasques pour rendre chèvre les domestiques.

Les jumeaux vinrent au monde dans la cité de Lelag-Leng. Leur père, Shahryar Bonté-de-l'Aigle, était un puissant guerrier et chasseur issu du Clan de la Lune. Il était déjà marié, par intérêt, à une douce courtisane du Clan du Soleil, Hébéli Pleurs-du-Lys, de laquelle il avait eu deux enfants bien portants qui faisaient sa fierté. Lors d'un voyage à Lelag-Leng, il tomba éperdument amoureux d'une Arallu, fille d'un riche négociant qui possédait des comptoirs commerciaux. Chataya fille de Khazan devint sa seconde épouse en un temps record. Et si aujourd'hui, l'amour fou des premiers jours s'est tari, l'affection les lie toujours. Les jumeaux furent leurs seuls enfants en commun.

Chataya suivit son mari jusqu'à la capitale sitôt après avoir recouvré des forces après l'accouchement, emmenant les enfants dans leur cortège. A Shurug, l'Arallu et les jumeaux se taillèrent d'abord difficilement une place dans le Clan de la Lune. La famille de Shahryar toléra l'arrivée de tout ce petit monde, bien plus qu'elle ne l'accepta. Jusqu'à ce que le temps petit à petit efface les méfiances et les préjugés.

Quelques années plus tard, Chataya prit un second époux avec l'accord de Shahryar. Elle fit son choix parmi le Clan du Crâne car l'amour du savoir de Volkris Sagesse-de-la-Nuit l'avait durablement séduite. Elle qui était un fervente croyante en Uddäy, elle rêvait de trouver quelqu'un à même de captiver son esprit autant que son cœur. Cette curiosité naturelle fut transmise aux jumeaux. Seshat et Jaehu eurent le même précepteur que leur demi-frère et leur demi-sœur aînés. Mais très tôt, ce fut Seshat la plus attentive, la plus zélée. Jaehu la suivait en traînant les pieds, préférant courir et jouer dans les jardins à la moindre occasion.

Vint le temps de la séparation. Larmes amères et cris de révolte ponctuèrent l'annonce : Seshat serait envoyée comme Oursonne au Temple de Gula. La séparation d'avec son jumeau fut un déchirement innommable. Mais le sort en était jeté. Jusqu'à ses quatorze ans, la jeune métisse avide de savoirs, taciturne et renfermée, se mua en une chasseresse déterminée, plus sauvage que ses condisciples et de là vint son dégoût prononcé pour les armes. Seshat apprit à se défendre, à protéger et à tuer. Mais jamais, elle le jura, la mort ne deviendrait son métier. De là également, elle n'en aima que davantage la nature dans son ensemble. Elle se sentait parfois bien plus proche du règne animal que de ses semblables. Lorsqu'elle rentra à la demeure familiale, la sauvageonne fut accueillie avec joie... Et angoisse.

Jaehu ne quittait plus le lit depuis des semaines. Son âme jumelle était cloîtrée dans sa chambre, mis en quarantaine et tous chuchotaient sur le pas de la porte sans prendre la peine de venir le réconforter. Chataya restait souvent à son chevet, parfois reléguée par des servantes. Aucun prêtre, aucun guérisseur, n'avait pu jusqu'à alors soulager les maux insidieux qui rampaient dans la chair de l'enfant. Jaehu avait toujours été de santé plus fragile que sa sœur. Souffreteux, malingre, la Souillure l'avait frappé par un coup traître, sans crier gare, sans que l'on comprenne pourquoi ou comment. Nombres d'hypothèses couraient sur les causes de sa maladie. Le mal était fait : Jaehu agonisait. Seshat se précipita à son chevet, ne reconnaissant plus le jumeau qu'elle aimait dans cet être décharné, aux mains palmées et griffues, ces yeux caves d'un noir profond, cette peau translucide. Le malheureux toussait, vivait dans l'obscurité, respirait péniblement. Seshat fondit en larmes. Son univers s'écroulait.

Plus que l'ombre d'elle-même, la jeune fille partit tout de même à la Maison de Sagesse. Elle n'abandonnait pas pour autant ses rêves et ses ambitions. Elle voulait en savoir toujours plus. Elle voulait découvrir la première le remède qui vaincrait la malédiction. Elle désirait ardemment que le monde retrouve son équilibre. Il fallut qu'une nuit de pleine lune, le monde bascule à nouveau dans le chaos pour qu'elle nouvelle clarté émerge dans l'esprit lacéré de souffrances de Seshat. Jaehu hurlait des mots incompréhensibles et se dépêtrait dans ses draps. Personne ne put braver sa jumelle lorsqu'elle pénétra, seule, dans la chambre, enjoignant à tout le monde de les laisser en paix. Malgré la menace, malgré les risques d'être souillée à son tour, Seshat s'assit sur le bord du lit. Elle contempla un long moment son bien-aimé frère, des larmes brûlantes piquetant ses yeux jusqu'à brouiller sa vue. Jaehu ne la regardait pas. Il ne la voyait pas, ne la reconnaissait pas. Lorsqu'elle appuya le coussin sur son visage, il ne se débattit pas. En rouvrant la porte au petit matin, le calme était revenu. Shahryar trouva sa fille en train de bercer le corps sans vie de son jumeau. Ce fut lui qui desserra son étreinte autour du cadavre puis l'emporta, dans ses bras, hors de cette chambre de mort. Ce fut la première fois que Seshat entendit le bruit terrible que fait un homme en pleurs. Jaehu était mort dans l'honneur.

La cérémonie funéraire de Jaehu du Clan de la Lune fut discrète. Il fut convenu qu'il avait succombé à la malédiction car trop faible pour y résister ou s'y adapter. Aux funérailles, seule Chataya sut lire la vérité dans les yeux de sa fille. Elle-seule connaissait le secret et se jura de le garder. Pour sauvegarder l'honneur de la famille, pour abréger l'agonie de son frère, Seshat avait sacrifié son innocence. Elle retourna à la Maison de Sagesse, plus avide de connaissances que jamais. Un jour, elle le promit aux divinités, elle serait la plus grande érudite de Kur-Kigal. Elle guérirait tous les maux, à commencer par le mensonge, la haine et la peur. A partir de ce jour naquit une rancœur sans bornes à l'égard des fanatiques en tous genres, incapables qu'ils étaient de voir la vérité. Derketo n'était pas une sauveuse ni une malfaisante déesse. Notre-Mère-des-Profondeurs réclamait son dû, elle qui avait été ignorée depuis trop longtemps. Et un jour, il faudrait bien que tous vivent en harmonie pour que cesse la malédiction.

Vint le temps de sa Nuit Voilée. Que Seshat refusa deux fois avant de céder face à la pression familiale. Elle choisit la danseuse au plus beau sourire, celle qui lui paraissait la plus gentille et la plus douce. De cette nuit-là, Seshat n'en parla jamais. Ni à ses demi-frères et ses demi-sœurs, ni même à sa mère, pourtant la personne la plus proche et la plus chère à son cœur après feu son jumeau. Peureuse vis-à-vis des contacts et de sa sexualité encore jamais abordée de manière sérieuse, Seshat se retrancha derrière des airs bravaches dès le lendemain. Un prêtre de Gula lui donna l'honorifique de Joie-des-Astres, car elle avait toujours le regard tourné vers l'avenir, vers les étoiles et qu'elle réjouissait le cœur de quiconque l'écoutait parler. Peut-être également était-ce une manière de prédire son peu d’intérêt pour les appétits charnels et son inaccessibilité proverbiale. Elle poursuivit assidûment ses études, prête à se donner corps et âme aux sciences et aux arts. Mais elle ne pouvait renier l'appel de la nature. Sa décision était prise : seule Terre-Mère-Humide avait su toucher véritablement son cœur. Elle prononcerait ses vœux très bientôt. Sa place se trouvait là-bas.

La veille de ses vœux, elle assista à la naissance de son nouveau demi-frère, fruit de l'union entre sa mère et Volkris du Clan du Crâne. Suite à plusieurs fausses couches, le miracle se produisit enfin et tous se réjouirent de la venue au monde du nouvel enfant. Zhaleh - ainsi fut-il nommé - avait été béni : il était né hundra. Des deux côtés de la famille, on s’enorgueillit de cet honneur. Seule Seshat prophétisa en silence que son destin serait mouvementé car, en tant qu’hundra, sa vie ne lui appartiendrait jamais totalement. Elle se promit de veiller sur Zhaleh à distance.

En tant que novice au Temple de Gula, on attribua rapidement les fonctions de simple fauconnière à la farouche jeune femme qui, entre chaque office et chaque leçon, passait le plus clair de son temps seule à étudier ou à cheminer dans les jardins au milieu des oiseaux. Cette situation lui convenait parfaitement. Elle ne remarqua pas, en premier lieu, le nid de vipères que représentait le temple. Ce sanctuaire n’était point épargné par les intrigues de cour et les conflits politiques. Seshat tâchait d’en rester le plus possible éloignée mais cela n’empêcha pas les remontrances ni les insultes de salir son quotidien. Peu de prêtres pouvaient approcher la métisse sans risquer un regard hautain ou un silence hostile. Rien ne comptait davantage à ses yeux que sa quête du savoir, la paix intérieure ni l’équilibre naturel du monde. Au fil du temps, même sa famille doutait de sa capacité à s’intégrer véritablement à la société.

Son père lui proposa trois offres de mariage. Trois refus. Seshat ne désirait aucunement s’enchaîner à un homme ou une femme qui la détournerait de sa quête. Sa mère voulut la raisonner mais rien n’y fit. Il fallut encore quelques années, lorsqu’elle devint prêtresse à l’aube de ses 20 ans, sans pour autant cesser ses études, pour qu’elle envisageât sérieusement le mariage. C’était un jeune homme issu d’une branche mineure du Clan du Vent, un musicien et un peintre, un fin escrimeur, qui sut lui ravir son cœur. Hélas, l’idylle ne devait finalement jamais se concrétiser. Une vilaine blessure infectée emporta Corlhin Soleil-Blanc. Seshat fut inconsolable des jours durant. Il lui fallut réaliser qu'elle portait la vie pour ne pas se laisser dépérir. Leur amour avait déjà été consommé  et il en naquit une petite fille, Adria, hélas frappée de mutisme. Seshat fut recueillie dans la demeure de sa mère durant plusieurs mois, avant et après la naissance, pour lui permettre de se reposer. Chataya aurait voulu davantage retenir sa fille mais Seshat, comme autrefois, lui échappait. La prêtresse  regagna son temple, laissant son enfant à la garde de sa grand-mère. Avec le temps, elle obtint le droit d’emmener Adria pour l'éduquer elle-même. Elle était son plus précieux fardeau, le phare qui éclairait ses ténèbres.

En l’an 164, Seshat commença à enseigner à la Maison de Sagesse. Là où elle avait étudié, elle endossait aujourd’hui le rôle de professeure pour les jeunes enfants. Mais elle n’avait pas finis d’apprendre non plus. Elle se promit d’être suffisamment courageuse un jour pour partir elle-même en exploration. Sa quête ne faisait que commencer.

* Seshat est le nom de la déesse égyptienne de l'écriture et l'épouse du grand dieu Thot.


Personnage sur l'avatar : OC Lanyra by Zephyri (deviantART) + Pharasma oracle (Pathfinder)
Comment avez-vous découvert le forum ? D’un petit mot doux de la part d’Aesh ^^
Un petit mot doux ? « N’est pas mort ce qui à jamais dort. » Lovecraft

bienvenue le perso a l'air des plus intéressant

Oh, une prêtresse de Gula !
En tant que joueuse de la Haute de Gula (Dumuzi Gardien-du-Seuil) , je vais me faire un plaisir de lire ta fiche.

Merci à vous deux

Asma : On se définira un lien entre supérieure et subordonnée \o/

Bienvenue sur le fo', amuses-toi bien parmi nous

Hellow
Heureuse de te voir ici Persée !! <3

Plein de câlins

Merci Tia
Contente aussi de te recroiser par ici !

Merci beaucoup Amra
Je m'y attelle de suite o/